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"ma chambre d'hôtes au bord du lac d'Annecy"
"ma chambre d'hôtes au bord du lac d'Annecy"
  • C'est dans un petit village au bord du lac d'Annecy, à Menthon-Saint-Bernard, que nous avons eue la chance de pouvoir restaurer une très belle maison forte du 16ème siècle pour en faire une chambre d'hôtes.
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21 mai 2006

Jean-Eric Ougier, artiste pyrotechnicien

Edition Spéciale Grandes Médiévales 2005

Questions à Jean-Eric Ougier, artiste pyrotechnicien 

Originaire de Menthon-Saint-Bernard, au bord du Lac d’Annecy, Jean-Eric Ougier est un grand nom de la pyrotechnie. Avec son équipe "Fêtes & Feux", le voici aux commandes du final des Grandes Médiévales. Nuits magiques en perspective! 

Dans la démarche de l’association Andilly Loisirs, qu’est-ce qui vous a particulièrement intéressé et pourquoi?
Ce qui m’a totalement frappé, c’est l’énergie qui se dégage d’une telle ntreprise. Dans un milieu fortement rural, où les liens sociaux ont tendance à se diluer, qu’il y ait autant de gens qui se mobilisent, dans une démarche à ce point désintéressée, qui est de contribuer ensemble au bien-être des autres, que ce soit en faveur d’emplois, d’associations, je trouve cela absolument admirable. Je souhaite simplement que ce rêve concrétisé ne s’évanouisse pas, ni dans des contraintes financières ni dans des rivalités d’ego. Il faut maintenir le cap de ce succès exemplaire.

Faire vivre un lieu par la pyrotechnie, le révéler sous une autre lumière est tout un art. Y a-t-il une marque de fabrique Ougier et "Fêtes & Feux", votre équipe?
"Fêtes & Feux" est un collectif de talents dans lequel chaque individu a une liberté totale de création, à l’intérieur bien sûr d’un cadre financier défini au préalable. Pour réussir une création, il faut atteindre ce point d’équilibre entre la sensibilité de créateur de chacun dans notre équipe, la lecture ou l’interprétation que souhaitent nos commanditaires pour un spectacle et l’objectif, dans un lieu donné, de raconter une histoire. Soulignons en outre que contrairement à ce que l’on pourrait croire, le côté artistique de notre métier n’est pas spontanément reconnu. Ce qui nous aide alors à trouver nos repères dans l’élaboration d’un spectacle, c’est justement lorsque le commanditaire sait ce qu’il veut, qu’il a une volonté affirmée. Les instants d’émotions vraies ne se trouvent pas dans une succession d’effets. C’est un peu comme une fresque, au sens pictural du terme, qui n’est forte que lorsqu’elle offre une vision épique, un souffle, un rythme. A chaque fois que j’ai eu l’occasion de travailler dans des circonstances historiques, cela a considérablement modifié ma vision de la vie. Dans tous mes spectacles, j’essaie de faire comprendre au public le pourquoi du comment de tel événement, tel lieu.

Pour vous, que représente une telle association sur une commune ? Et pensez-vous qu’il puisse y avoir une confusion entre ses actions et celles de la mairie ?
D’une façon générale, l’association est une richesse pour la commune car les maires ont besoin des associations : c’est un relais indispensable sur un territoire. Une association comme Andilly Loisirs est très utile à la commune. Ceci dit, elle a pris une dimension tellement importante que si l’on voulait comparer le volume des heures nécessaires à faire marcher l’association et celui de la commune, les crédits qui passent dans cette association et ceux de la commune... l’association ne peut se développer qu’avec consentement, partenariat et connivence de la commune. Une association qui a une mission limitée vit seule, la commune l’aide un peu. Lorsque l’on atteint cette dimension qui est véritablement une dimension d’entreprise, l’association doit aussi se mettre en interface avec la commune et sur quel thème ?... Les thèmes qui posent éventuellement problème. Un peu de fréquentation sur une commune c’est bien... Moi j’ai envie que les gens viennent visiter ma commune... Trop, cela peu créer des nuisances et nécessite un consensus. Au départ, si je puis porter un jugement de valeur, cette connivence existait et aujourd’hui, il faut que le projet de l’association soit validé par les élus locaux d’autant qu’il y a un dimensionnement important. Ce qui m’a le plus marqué c’est l’organisation de fêtes, le savoir faire venir les gens... La maison du père Noël est quelque chose de fantastique. Avec les chantiers d’insertion, moins connus du grand public, c’est plus qu’une entreprise, c’est une entreprise sociale à responsabilité forte dans la reconversion des gens.

L'an dernier, vous êtes venu voir les Grandes Médiévales d’Andilly. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans cet événement?
Ce qui m’a fasciné est du registre de l’émotion tout simplement. Parce que le site des Moulins est lui-même touchant. Parce que la réalisation de cet événementiel traduit l’ancrage dans la réalité d’un rêve sincère. Trop souvent hélas de nos jours, on s’écarte d’une vérité simple : la réalité commence dans le rêve. Lorsqu’il y a des exemples comme celui d’Andilly, c’est fabuleux. Parce qu’il est porteur d’une vision commune. Avant ma rencontre avec les membres d’Andilly Loisirs, des amis m’avaient assuré : "Tu verras, nous sommes sûrs que cela t’intéressera, c’est étonnant"... Et ils ont eu raison. Par nature, forcément, la démarche artistique m’a parlé. Parce qu’elle me conforte dans l’idée que l’avenir d’une société appartient aussi aux artistes. Je dirais même surtout !

Vous exercez la profession d’artificier depuis plus de vingt ans et figurez parmi les meilleurs au rang national et au-delà. Pouvez-vous nous retracer ce parcours hors du commun ?
Le début, c’est Annecy et sa Fête du Lac, à laquelle j’assiste depuis l’âge de trois ans. C’est une fascination autant pour le feu d’artifice que pour le spectacle dans sa globalité. J’y ai été simple spectateur puis j’ai participé... Depuis tout jeune, j’ai réalisé des spectacles, pratiqué la mise en scène et, parallèlement, conçu des feux. L’intérêt pour moi a toujours été dans cette vision d’ensemble. C’est pourquoi le terme d’artificier est, à mon sens, un peu trop restrictif : je me situe davantage dans une conception d’opéra en plein air. A 18 ans, j’ai travaillé pour Ruggieri et ATP Fabre pendant les week-ends, tout en poursuivant mes études. La création de "Fêtes & Feux" remonte à 1981. La vitesse supérieure s’est enclenchée au tout début des années 90. A cette époque, un ami m’a confié l’organisation d’une grande soirée son et lumière dans sa propriété, l’Abbaye des Vaux de Cernay, en Forêt de Rambouillet. Pour l’écriture et la mise en scène de ce spectacle, j’ai travaillé avec Bénédicte Boringe, elle aussi de Menthon, et avec laquelle depuis lors, je fonctionne en binôme. Puis, en 1994, la Ville de Paris nous a confiés la conception et la réalisation du spectacle célébrant les 50 ans de la Libération de la capitale. Ensuite, il y a eu les "Nuits de feux" au château de Chantilly de spectacles à EuroDisney, les soirées du château de Versailles, etc. Tout s’est enchaîné... "Fêtes & Feux" est une structure forte aujourd’hui d’une trentaine de personnes.

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